27/06/11

Nuls en écriture ,nules en culture ,nules en math ?

"Nuls en écriture, nuls en culture, nuls en math": NOS ENFANTS SONT-ILS DES CANCRES OU DES CRETINS?
Dans le cadre scolaire actuel, la santé d’un enfant n’est prise en compte qu’au seul regard de sa production et plus particulièrement de sa production écrite, le bien hêtre de cette enfant n’est jamais pris en compte l’être social est entièrement occulté.
woensdag 1 oktober 2008, door Admin

par Carlos Perez*
La rentrée est l’occasion, comme depuis plusieurs années, d’une vaste offensive médiatique martelant la nullité des élèves belges dans tous les domaines scolaires… confirmée depuis par le baromètre de la compétitivité internationale PISA .
Ce genre de propos revient en boucle chaque année depuis le lancement d’une campagne très médiatique en 1983 basée sur un rapport (NATION AT RISK, la nation en danger) aux USA qui devait frapper les consciences et commotionner l’Amérique, avec l’aide des médias et des multinationales. Ce rapport étalait les échecs du système éducatif américain, non pas pour améliorer l’éducation des enfants mais bien pour souligner les dangers pour la compétitivité future du pays d’une telle dérive. Le ton était donné. On connaît la suite : une compétition acharnée s’ensuivit au sein de l’OCDE avec la mise en place d’une batterie de teste Pisa et des pédagogies par objectif et compétences pour améliorer le rendement et la compétitivité entre pays entre écoles, entre profs et entre élèves. Le management et les évaluations multiformes visant à mesurer à la loupe le QI de nos enfants ont depuis lors été introduits dans le modèle éducatif et ceci pour augmenter un niveau considéré comme le plus bas dans l’histoire de l’éducation. Dans pratiquement tous les pays de l’OCDE cette tendance à vouloir transformer l’école en compétition au service de l’économie a pris de l’ampleur avec l’aide de fonctionnaires, de techniciens du monde des entreprises et de spécialistes du QI, tous unanimement d’accord pour nous crier haut et fort que nos enfants sont des cancres ( ). Pas un jour ne passe sans que nous n’entendions la même litanie : le niveau de nos enfants est perpétuellement en baisse. Attention Le tiers monde nous rejoint, nuls en écriture, nuls en culture, nuls en math. Bref nos bambins sont-ils bon quelque part ? Plus personne ne le croit au sein des professionnels du QI et des spécialistes du rendement. La France la Belgique, l’Espagne, l’Italie bref chaque son tour et toujours un refrain identique, partout le même crédo catastrophique, le niveau est en chute libre. .Herve Hamont Christian baudelot et Roger Establet qui on particulièrement bien étudier cette question pense eu que ce point de vues est subjectif ce qui induit une approche polémique du problème. Ces tous le contraire qui se produit et qu’il parait peut contestable que le niveau global de connaissance de la population ait constamment augmenté depuis plusieurs décennies et que nos enfants serait plutôt victime comme le précise Marie Duru-Bellat d’une dévalorisation du diplôme et du déclassement plus que d’une baisse de niveau lLe déclassement est particulièrement net dans la fonction publique, où 64 % des jeunes recrutés possèdent des diplômes très supérieurs à ceux que le concours requiert normalement. Tous les jeunes sont donc touchés, tous doivent en rabattre sur leurs espérances et leurs ambitions là où le père était ouvrier sans diplôme, le fils devra avoir obtenu, au moins, un baccalauréat professionnel pour égaler son père : , alors que leurs propres enfants, et bientôt leurs petits-enfants, doivent posséder beaucoup plus de diplômes pour espérer retrouver la position de leurs aînés, comme l'a montré Louis Chauvel (Le Destin des générations, PUF, 1998). Cela vaut pour les plus qualifiés comme pour les moins qualifiés les emplois qualifiés ayant crû beaucoup moins rapidement que les diplômes, de plus en plus de jeunes scolairement qualifiés n'accèdent pas aux emplois auxquels ils pensaient pouvoir prétendre ;

A qui sert cette campagne de dénigrement ? A quelle vision de l’école ?
Cette tendance lourde se vérifie notamment dan le cadre scolaire par le faite que jamais nos enfants n’auront été si jeunes à l’école ni aussi longtemps : trois ans de plus que leurs propres parents d’après les sociologues. Tous les temps sociaux de l’enfant sont cannibalisés par l’école et pour l’école. Bien plus que ce que l’on demande aux ouvriers. Le marché de l’après-scolaire n’a jamais été aussi florissant ni les cartables aussi lourds, d’après le pédagogue et sociologue Emanuelle Davidenkof. Les manuels scolaires persistent dans l’enflure comme s’il fallait que les élèves apprennent tout ce qu’il est possible de savoir et d’absorber, tout ce qu’il n’est pas concevable d’ignorer. Mais tout cela n’est visiblement pas suffisant : compétition mondiale oblige, nos enfants doivent également produire plus vite et mieux. "L’école doit être rentable", nous dit Viviane Reding, commissaire européenne chargée de l’éducation. Du côté de la FEB et de l’OCDE, même son de cloche : il faut un retour sur investissement, la cadence et la production éducative doivent augmenter chez nos ados. Tout ce beau monde s’accorde à dire que la clé de la compétitivité internationale est l’éducation, donc plus de temps à perdre, nous devons rehausser le niveau de nos apprenants le plus tôt possible et le plus longtemps possible depuis la maternelle si possible et tout au long de leur vie. Gestion, management, ressource humaine, capital éducatif, compétence sont les nouveau crédos du modèle de production éducatif, le rendement et la compétition sont les clés du succès futur de l’école. Bref, le modèle industriel est devenu la référence pour l’enseignement. Ce modèle a fait des ravages sur la santé des ouvriers (360 millions de dépressifs dans l’industrie selon l’OCDE) : il s’apprête à faire les mêmes ravages sur la santé de nos ados, les conséquences sont déjà visibles.
« Moi, quant je lis le stress au travail et que je compare avec les déclarations des enfants de primaire qui sont dans mon cabinet, je peux vous dire que c’est pareil dans les deux cas, on parle de rythme de travail, de patronat, de pression, d’enjeu, etc.… » Gisèle Georges, pédopsychiatre
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez nos jeunes, les cabinets de pédopsychiatres font le plein avec six mois d’attente pour une consultation, la psychiatrie infantile est en plein expansion (20% des enfants ont un problème psychiatrique, le double d’il y a dix ans) et la vente de rilatine ( médicament utilisé dans le cadre scolaire pour les enfants dits hyperactifs) a explosé, passant de 1 200 000 doses à 2 700 000 doses en un an ( une croissance de 34 % de 2005 à 2006 ) La quantité des smart drugs vendues a également explosé l’année dernière d’âpres l’agence Belga qui a diffuser l’information 20 01 2009.les spécialistes pointent du doigt l’utilisation déviante du methylphénidate Ritalin surtout par les étudiant qui la consomment pour améliorer leur concentration . » Le dopage est définitivement une pratique accepter généraliser et banaliser en Occident dan l’enceinte scolaire les victime principale se son nos ados ,dé qu’une aptitude ou une attitude cet a dire un « trouble » vient perturbée le rendement et la production de l’apprenant ils se verrat automatiquement prescrire un médicament « dopage »pour améliorer sa capacité de concentration se qui influera pense ton positivement sur sa production écrite « Prés d’un millions de petits Américains en maternelle sont diagnostiqués a tort comme ayant un déficit de l’attention avec hyperactivité (TDHA) et se voient prescrire des médicaments alors qu’ils sont souvent simplement plus jeunes et plus dissipés, selon une étude .L’auteur de l’étude affirme que ces prescriptions non justifiées représentent des dépenses de 320 millions a 500 millions de dollars par an ,dont 80 a 90 millions payés par l’assurances Medicaid pour les plus démunis. Pour contrôler ces troubles déficitaire de l’attention, le médicament le plus souvent prescrit est la Ritalin(methylphénidate) ,un psycho stimulant dont les effets a long terme ne sont pas bien connus ,afirme Todd Elder ,auteur de l’étude et professeur d’économie a Michigan Stat University. » . Des enquêtes au Canada ET en Europe prouvent que l’école devient le moteur de la médicalisation des enfants,
« Comme le précise la ministre des affaires sociales et de la santé publique Laurette Onkerlinx qui a dit au sénat quelle prépare un plan de lutte contre la surconsommation de Ritalin et d’autres psychotropes prescrit aux enfants souffrant de troubles de l’attention . La ministre veut aussi dénoncer certains pratiques consistent a encourager, via l’école, la consommation de Rilatin , elle a souligner que la consommation importante de telles substances chez les jeunes posait question ; »
Nos enfants son considérer comme de plus en plus troublés et ne s’adapte plus suffisamment vite aux normes établies et au formatage scolaire. La pression subie par enfants est élevée : comme le montre le taux d’abandon scolaire dans la tranche des 15-17 ans (redoublement 16%; réorientation : 8,6 % - ce qui représente dans certaines classes près de 40% des élèves en situation d’échec - ; 25% de situation d’échec en général et 30% d’abandons scolaires des 15-17 ans) .Quand le train s’emballe il laisse beaucoup de monde sur le quais . En d’autres termes, la seule chose qui est prise en compte aujourd’hui dans les analyses de l’école, et cela même chez les progressistes, est la question de la productivité, de la rentabilité des élèves, de leur niveau et de la médiocrité de ce niveau qu’il faut sans cesse augmenter. Jamais la santé et le bien-être de ces enfants n’entrent en considération. In fine, dans le modèle scolaire actuel, ce qui empêche la production, ce n’est pas la surcharge de travail mais l’individu lui-même. Il peut produire toujours plus, si l’on parvient à le formater de façon précoce et féroce, en l’obligeant insidieusement a s’adapter en permanences, pour son bien, quitte à détruire sa santé. Dans le cadre scolaire actuel, la santé d’un enfant n’est prise en compte qu’au seul regard de sa production écrite. Production écrite qui n’est d’ailleurs plus le symbole de la formation mais de la destruction de la sélection du tri de la relégation et in fine de l’exclusion d’une partie importante de notre jeunées « Pour Vincent Troger dans alternatives économiques n 198 2001 les multiples rapports font émerger un critère dominant d’évaluation du niveau scolaire : l’orthographe le nombre et la fréquence des fautes sont le symptôme le plus régulièrement invoqué pour dénoncer la baisse de niveau. L’orthographe est ainsi devenue pour les instituteurs le principal symbole de leur autorité. L’encyclopédisme des manuels scolaires vise à coller au plus près à l’évolution technique et sociétale quels qu’en soient les soubressauts et accès fébriles. De l’école primaire à l’université, la communication écrite renforce sa prédominance sur toutes les autres formes de languages et leurs richesses respectives (verbale, corporelle, artistique). Le formattage écrit est privilégié pour sa facilité à être quantifiable, mesurable et donc pour le confort qu’il offre à évaluer la production immatérielle, la capacité intellectuelle de chaque élève.. La surcharge des programmes et les classes surpeuplées ont réduit voire interdit aux profs toute velléité de consacrer temps et efforts pédagogiques adéquats vers les élèves plus lents. Ce manque de temps pour les interactions individuelles a fini par écarter de notre Enseignement, au profit exclusif de l’écrit, toutes les autres formes d’expressions et leurs disciplines associées telles que sport, art plastique, expression corporelle, théâtre, musique, apprentissage manuel. Toutes trop peu standardisables dans leur évaluation. Et donc bouffeuses de temps » ),l’enfant s’exprime d’abord par le corps puis par le verbe et in fine par l’écrit aujourd’hui seul l’écrit est la valeur de référence pour l’école l’être complexe qu’est l’enfant cet adire social est entièrement occulté. Et cela a des conséquences physiques motrices et cognitives sur nos enfants dont malheureusement nous n’ignorons rien. ; le niveau baisse nous dit t’on de quelle niveau s’agit t’il et comment le mesurer avec un mètre et une feuille de papier ?se qui est certain et ne soufre d’aucun contestation c’est que le niveau de nos enfant est en parfaite adéquation avec la société dan l’laquelle il vive nos bambin Save parfaitement se servir de tous les outil qui son mis a leur disposition ;par contre sur le plan de la sante mentale et physique toutes les analyse et baromètre son dan le rouge leur santé laisse a désirer ;
Carlos Perez est le co-fondateur de l’asbl « Parents luttant contre l’échec et le décrochage scolaires » visant à améliorer le contact entre parents, professeurs et élèves et de promouvoir le bien-être des enfants dans le cadre scolaire. Il est l’auteur du livre "L’enfance sous pression. Quand l’école rend malade" aux éditions Aden

29/03/11

L’école au service des entreprises

Anissa Mouhoub

16 mars 2011

Rêveur au fond de la classe, adepte des heures de colle ou passionné par une discipline, tout le monde garde ses souvenirs, parfois doux-amer, de l’école. Des souvenirs que l'on regrette parfois en raison du retard ou des lacunes engendrées à l'âge adulte. Cependant, le système éducatif peut aussi être la source de cet handicap voire de cette souffrance. Il est donc urgent de déceler les causes de ces problèmes. Ecrivain, directeur du centre de sports Fire Gym à Bruxelles, mais aussi préparateur physique de nombreux champions de haut niveau, Carlos Perez nous explique le malaise qui demeure au sein de l'école.


L’école, un lieu d’émancipation ?

Théoriquement, l’école est un lieu de formation et doit avoir une volonté de faire en sorte que chaque enfant grandisse à son rythme. Il s’agit de lui consacrer du temps car comme le disait Voltaire : « la première qualité d’un pédagogue, c’est de perdre du temps avec un enfant et non d’en gagner ».

Or aujourd’hui, l’objectif de l’école est en décalage avec cette définition. Cette institution centre les enfants vers le monde de l’emploi et des entreprises. Nous sommes dans un schéma industrialisé qui ne perd plus de temps avec eux et où les méthodes industrielles ont été incorporées dans le système pédagogique. La sélection, le tri, la relégation, la concurrence, la performance, tous ces exemples sont contre -productif pour l’éveil de l’enfant. Ils représentent d’ailleurs une cause de l’échec scolaire. Et ce qui est grave, c’est de banaliser ce constat, d’accepter de trier les élèves en fonction de leurs résultats (les bons, les moyens, les « cancres ») et de faire croire qu’ils sont déterminés à rester des « élèves en échec ».

Donc dire d’un enfant qu’il est « démotivé », « distrait » ou « paresseux » comme l’évoque si bien Daniel Pennac dans son livre « Chagrin d’école », c’est le déterminer à rester en échec scolaire ?

Oui, et il est justement question de cela dans mon livre « L’enfance sous pression ». L’enfant porte une étiquette dont il croit ne pas pouvoir se défaire et elle le rend responsable de son échec. Pourtant, la jeunesse porte en elle des richesses qui sommeillent en elle. Et il ne tient qu’à nous de redonner confiance aux jeunes, en leur rappelant et en utilisant leur potentiel plutôt que de les culpabiliser ou de les mettre sous pression. Une pression provenant de parents parfois trop exigeants quand il s’agit d’avoir des diplômes, de la société qui valorise un individu parce qu’il possède des diplômes et non parce qu’il est un être avec des valeurs et de multiples points forts.
Je ne dis pas que les parents sont responsables de l’échec scolaire de leur enfant. Affirmer cela est absurde puisque bien des parents s’efforcent d’élucider la source du problème. Je dis simplement qu’il faut savoir faire preuve d’indulgence par moments. De plus, en étant marginalisée et en se voyant refuser d’être actrice dans la société, notre jeunesse se sent exclue et est obligée de se reconstruire, seule, en trouvant d’autres chemins que l’école. Certains par exemple parviennent à exploiter leur créativité en créant toutes sortes de choses : le rap, la boxe, etc. Mais qu’en est-t-il de celles et ceux qui nient leurs talents à force de ruminer leur « échec » ? Qu’en est-il de toutes celles et ceux qui se cherchent dans la drogue, la rue ou qui s’épuisent avec un travail précaire (quand ils en ont un) ruinant leur santé ?

Vous préconisez le sport pour aider l’enfant à mieux s’en sortir. Est-ce vraiment efficace pour qu’il progresse intellectuellement ?

Le jour où la question de la santé devancera celle de la performance, de l’excellence et de la compétitivité, alors le changement sera visible. Et le sport ou l’éducation physique peut apporter ce changement. Ce n’est pas seulement en restant un certain nombre d’heures à apprendre à lire, écrire et calculer que l’enfant sera stimulé intellectuellement. C’est aussi en faisant appel aux expressions physique, corporelle, manuelle, artistique qu’il progressera. L’enfant stocke dans son corps des maux qu’il faut évacuer. Et le sport contribue à cela : à développer sa créativité, sa biologie et sa motricité. Si cette activité n’est pas assez développée au sein de l’école alors c’est malheureusement aux parents de rechercher des choses pour leurs enfants. Ce qui n’est pas toujours évident.

Si j’affirme que le sport est source de libération, c’est parce que j’applique cette méthode depuis maintenant 28 ans. Je travaille avec des milliers d’enfants de tous secteurs confondus : autistes, enfants à problèmes ou pas, etc. Et ils me prouvent chaque jour que le sport entretient leur santé mentale et physique. Sans oublier les centaines de parents que je rencontre pour parler de la souffrance de leurs enfants. En réalité, tout a commencé avec mon fils, étiqueté hyper actif à l’âge de 6 ans. Pour le soigner, on lui a préconisé de la réaltine. Autrement dit, on a jugé « normal » d’injecter des amphétamines à un enfant de 6 ans. C’est à cet instant que des questions se sont posées et que je suis parvenu à me documenter jusqu’à écrire un livre.

Comment réagissent les politiques pour soigner les problèmes d’échec scolaire ?

Ils fuient la question (l'air indigné). Ils prétendent que le problème provient de la biologie de l’enfant et qu’il faut accepter ce constat et le normaliser. Les problèmes pédagogiques deviennent donc des problèmes médicaux. Et puis, ils détournent les racines du problème en s’acharnant sur d’autres sujets tel que le niveau de l’élève alors qu’il serait plutôt urgent de se préoccuper du tri et de la sélection opérés dans nos écoles. Le décret mixité fait aussi partie de leur priorité et cela m’indigne au point que je rédige actuellement un livre sur ce sujet. Prétendre qu’il faut absolument une mixité sociale pour que l’ensemble de la classe évolue est une idée absurde. Ceci reviendrait à dire qu’il faudrait insérer une population « blanche » en Afrique afin que les Africains réussissent. Non, la mixité dans une classe n’est pas un facteur qui nuirait à l’évolution d’un élève. Le problème est ailleurs.

Vous critiquez le fait que le système éducatif utilise des méthodes industrielles pour former l’enfant. Pourtant, c’est plutôt une bonne chose puisqu’elles lui permettront, une fois adulte, d’intégrer plus facilement le milieu professionnel ? D’autant plus qu’il n’est pas toujours évident de rentrer sur le marché du travail.

Peut-être, mais lorsque cela porte atteinte à la santé de l’enfant, on doit se poser des questions. Le management cré 360 millions de dépressifs dans le monde industriel en privilégiant la compétitivité, la vitesse et la performance. En s’appuyant sur le modèle industriel, l’école augmente les troubles de dyslexie, dysphasie, dyscalculies et l’anxiété. Sans oublier le taux de suicide chez les adolescents ou le taux de consommation de calmants. Même ceux qui obtiennent de bons résultats sont sous calmants. Ce qui prouve bien l’instabilité et la fragilité du système. Donc, qu’on le veuille ou non, l’école devient une entreprise en miniature avec des conséquences sur la santé.
Il y a aussi des répercussions sur l’enseignant. Il se voit attribuer des tâches multiples et les conséquences sont telles que les échanges diminuent entre prof et élèves. Le cours devient magistral et les élèves en difficulté sont dépassés : soit ils deviennent invisibles, soit ils distraient l'ensemble de la classe. Il y a aussi l’évaluation à la fois du travail de l’élève et de son comportement sans oublier la pression de devoir finir son programme à temps. D’ailleurs, pourquoi ce volume de programmes et de connaissances ? Tous les 7 ans, les connaissances triplent de volume. On empile des connaissances comme on empile des marchandises dans la tête d’un enfant. Cela a-t-il du sens ?

J’ai l’intime conviction que si des dispositions étaient prises afin de créer plus de liens entre enseignants et élèves, ceci apporterait sûrement du progrès. Mais comment voulez-vous créer des liens dans des ateliers de 30 enfants ? Il ne faut pas s’étonner si la qualité et la quantité de production d’un élève est en baisse.
A ce propos, Cuba est un modèle à suivre. En effet, de petites classes de 11 à 12 élèves sont créées et chacun d’eux est suivi par un même enseignant sur un certain nombre d’années. Celui-ci se déplace jusqu’à leur domicile. Si seulement il était possible de réunir plus de professeurs et de médiateurs dans notre société pour redonner à notre système pédagogique sa vraie valeur, de donner plus de temps à nos enfants au lieu de perdre du temps avec des sujets tels que la mixité sociale ou le niveau de l’élève.

Parvenez-vous à vous faire entendre ?

Je fais des conférences et les familles ont l’air de très vite comprendre les mots que je dis. Elles les intègrent, les sentent, les vivent. Elles voudraient vraiment que je sois leur porte-parole. J’entends souvent : « Mais pourquoi tu n’es pas aux élections » ? Et puis quand je suis face aux politiciens ou face à certains professeurs et que j’argumente, un mépris et une réticence se fait ressentir. Comme si je me mêlais de ce qui ne me regardait pas. Il m’est difficile de me faire entendre car mon discours est minoritaire et n’est scientifiquement pas prouvé malgré les enfants que j’encadre depuis 28 ans.

Mais je ne voudrais pas être seule face à ce combat .J’aimerais tant qu’il y ait davantage de personnes volontaires et des « intellectuels et progressistes » qui reprennent le flambeau. Surtout des progressistes car il manque des gens d’un certain nom qui ont un impact plus conséquent sur les consciences. Le problème est qu’ils ignorent la réalité sur le terrain, ils n’écoutent bien souvent pas les familles. Ils conseillent parfois mais ne comprennent pas la réalité des événements, du vécu tragique que vivent des parents face au développement de leur enfant et quels sont les paramètres, les causes de ce problème majeur. Leur voix est pourtant vitale pour que le discours sur la santé des enfants devienne une priorité.

Etes-vous optimiste pour l’avenir ?


Il y a des hauts et des bas mais oui, je le suis. (Un silence puis une profonde respiration et un regard plein d’espoir). Je le suis parce que d’une part, les enfants en difficulté que je revois plus confiants et épanouis une fois adultes me procurent de l’espoir et l’envie de poursuivre mon combat. Je suis aussi très optimiste car j’ai foi en la conscience collective. Une conscience peut changer le court des choses et Mohamed Bouazizi l’a confirmé à travers ce qui se déroule actuellement dans le monde arabe ou à travers ce qui a pu se passer également au Venezuela, à Cuba ou en Bolivie. Je crois qu’il faut du temps pour que les choses changent. Il ne dépend que de nous pour que le meilleur se concrétise demain. Nos idées et notre engagement personnel sont les fruits d’une société qui se réforme. Et ces fruits seront récupérés tôt ou tard par d’autres sociétés.


Source : www.michelcollon.info

14/01/11

"L'enfance sous pression" dans Actualités Magazine (FGTB)

"26 000 écoliers bruxellois sous amphétamines, il est urgent de
réagir!" Carlos Perez dresse le portrait alarmant d’un système
scolaire nocif... Ce livre est le bilan de la pratique de Carlos Perez et les conclusions d’une enquête au coeur d’une société qui met dès la naissance les enfants sous pression.