24/09/07

Je n'ai pas de professeur d'Anglais et de Néerlandais

A l'institut Marie Immaculée d'Anderlecht plusieurs classes n'ont tout simplement pas cours de Néerlandais, ni d'Anglais. Pas parce que les professeurs sont en arrêt maladie, non! Mais parce qu'il n'y a tout simplement pas de professeur. C'est une jeune étudiante qui m'a confié cela cette semaine. Les profs de langues sont obligés de multiplier les heures supplémentaires afin de parvenir à donner 1h de néelandais a des classes de 5eme. Une situation catastrophique que nous tenterons de suivre de plus prêt.

Olivier

3/09/07

C'est bien beau tout ce que vous dîtes, mais ça n'arrivera jamais

Voilà ce que m'a dit une amie prof. En gros selon elle jamais nous ne reviendrons à 7% du PIB consacré à l'enseignement, comme c'était le cas dans les années 80. Et jamais nous n'arriverons à des classes de 15, voir 12 élèves. Et vu comme ça effectivement elle a raison. En effet, pour le moment, nous avons juste, Carlos et moi, écrit ce livre, mais il s'agit juste de papier. Mais nous n'avons pas l'intention d'en rester là. Ce livre n'est que le point de départ du campagne de longue haleine que nous comptons bien grâce à votre aide mener à bien. Les jeunes d'aujourd'hui ont besoin et surtout méritent une école de bien meilleure qualité. Une école de qualité pour tous, une école de la réussite et de l'épanouissement. Et non pas cette machine à exclure et trier qu'elle est actuellement. Cette machine qui rend malade. Les professeurs aussi, qui sont des professionnels consciencieux, ont besoin que l'institution change du tout au tout. Nous avons besoin de tout le monde, parents, profs, futurs profs, syndicalistes ...
Faites lire ce livre à vos collègues, vos amis, vos parents, vos grands parents, organisez sur votre lieu de travail ou à votre domicile des conférences que Carlos et moi-même nous nous ferons un plaisir d'animer. Il suffit pour cela de nous contacter.
Carlos: carlosperez740@msn.com
Olivier: hasta_la_vict20@hotmail.com

Olivier Fellemans

24/05/07

Pourquoi un livre sur l'école?

À première vue notre activité dans le centre de sport Fire Gym ne nous prédisposait pas à cela. Mais après 25 ans d’expérience sur le terrain, nous avons établit de nombreux contacts avec des profs, des familles, des animateurs du socioculturel et des responsables du monde associatif. Tous sont préoccupés par la situation des jeunes en Belgique. Le livre est le condensé de ces expériences... En effet, énormément de parents arrivaient chez nous avec des enfants en manque d'activité physique, et surtout présentant des problèmes d'obésité et de troubles comme l'hyperactivité. Sans oublier la liste d'enfants présentés comme dysphasique, dyslexique, intravertis, timides, à troubles oppositionnels. Néanmoins tous ces enfants avaient un point commun, un stress très important. Les parents estimaient que le sport pouvait les calmer. Nous nous sommes donc attelé à résoudre au mieux les problèmes de ces enfants et de ce fait nous nous sommes intéressés à leur histoire. Tous, ou presque, en plus de leur « trouble » était également en décrochage scolaire. Et petit à petit nous avons compris que ces enfants stressés l’étaient à cause de l’école. Car toute leur vie s’articulait autour de leur scolarité...

Ces enfants sous pression à cause de l'école

Pour beaucoup de gens les jeunes ne subissent pas la pression, ne font rien, sont fainéants. Pourtant quand on analyse de plus prêt la vie d'un étudiant ou d'un enfant, on se rend compte que ces allégations ne tiennent pas la route. En effet n'avez vous jamais été surpris par la taille des manuels et des cours que vos enfants doivent étudier? Ne vous êtes-vous jamais dit, en lisant les matières que vos enfants doivent étudier : je n'y comprends rien du tout?
La somme de travail à la maison, l'énorme quantité de temps consacré à l'école, la réduction des horaires pour les professeurs qui font qu'ils n'ont plus le temps de s'occuper de tous les élèves. Tout ça met une énorme pression sur les élèves, le nier reviendrait à ne pas considérer les enfants comme des êtres humains. Lorsque nous analysons les conditions de travail des jeunes nous ne pouvons penser à autre chose qu'a l'image d'un presse citron. Le citron étant l'enfant, le presse citron étant l'enseignement. Qui va le presser et le presser jusqu'à ce qu’il n’y ai plus de jus. Qui va lui demander d'ingurgiter des tonnes de matière en un minimum de temps, lui demander d'être hyper concentré sous peine d'exclusion. Un enseignement qui va confiner l'enfant dans de petits espaces avec plusieurs dizaines d'autres face à des professeurs a qui on a retiré le rôle de pédagogue pour en faire des machines à évaluer les performances des élèves mais surtout une machines à trier les bons des mauvais. Des profs qui subissent eux aussi la pression, la pression pour finir les programmes mais aussi la pression des évaluations perpétuelles à préparer et à corriger.

L'entreprise, un modèle pour l'école?

... A entendre la commissaire européenne chargée de l'éducation et de la culture, Viviane Reding, pour obtenir des fonds pour l'enseignement il faut parler en terme de « retour sur investissement », « capital humain » d'ailleurs dit-elle : « Je ne peux pas vendre la dimension culturelle de mes projets aux ministres du budget. Mais quand je leur montre qu'investir un an de plus dans l'éducation donne 5 à 6 pour cent de revenu de plus en matière économique, alors ils sortent les antennes" ... C'est clair, parler du développement de l'enfant, de sa personnalité, de développer son sens critique et son développement physique et culturel, tout cela n'a pas la côte. Tout cela n'est pas rentable... En fait si l'on prend en compte tout le processus éducatif de l'enfant qui va bien au-delà du simple apprentissage des matières « nobles », l'école voue de moins en moins d'importance à la globalité de l'enfant, puisqu'elle est de plus en plus confinée a la seule tâche de former le futur travailleur. En fait la subdivision du système éducatif en enseignement général, professionnel et technique correspond à la subdivision du travail au sein même de l'entreprise. Le général et le supérieur forment les cadres, le professionnel et le technique les ouvriers.

De plus en plus d'enfants sont malades à cause du stress engendré par l'école.

... On exige des jeunes qu’ils acceptent d’être à trente dans un espace réduit, de s’adapter très vite, d’être compétents, flexibles, de rester assis toute la journée, d’être concentrés et le tout sans tenir compte de leur motricité ni de leur créativité. Ils doivent être productifs et ingurgité somme de savoirs et de programmes de plus en plus volumineux. L'école est devenu un marathon dont seul les meilleurs s'en sortiront. Il y a une pression permanente sur les épaules des jeunes. L'école est devenue pathogène et stresse un grande majorité des jeunes et mêmes des jeunes enfants. Elle rend malade, provoque la dépression et même parfois des suicides... Car ils sont constamment évaluer, juger et trier, et ensuite pour beaucoup d'entre eux relégués. Ces nouvelles méthodes entraînent une grande dose de stress pour les jeunes et les rend malade. Malade de stress au même titre que les ouvriers en entreprise. Ou obligé de se « doper » pour pouvoir suivre normalement les cours. Nous avons vécu cela de très prêt car notre fils fût lui aussi catalogué comme hyperkinétique. Lorsque nous avons refusé de lui donner des dérivés d'amphétamine pour le « calmer », son école fît pression sur nous.

Le système pédagogique est malade mais refuse de se soigner

Combien de jeunes arrêtent l'école sans diplôme, sont au chômage, sont dépressif, en mauvaise santé ou se suicide? Beaucoup trop! Mais il ne faut pas croire que nos responsables politiques sont totalement insensibles aux problèmes liés à l'éducation nationale. Non, ils sont parents eux aussi! Mais il n'est pas question de remettre en cause le système. Alors rassurez-vous, ils ont trouvé d'autres responsables : Les jeunes trop nuls ou malades, les profs pas assez sévères et ... vous, les parents indignes! Hé oui! S'il y a une multiplication des échecs et de la violence, ce sont les élèves qui sont malades ou inaptes à l'éducation. C'est qu'il n'y a plus assez de discipline il va donc falloir remettre de l'ordre. Mais c'est aussi à cause des parents qui n'aident pas suffisamment leurs enfants ou qui ne les surveillent pas assez. Tout le monde est responsable! Sauf l'école! Les responsables politiques ont donc mit sur pieds une stratégie en trois axes afin de « résoudre » les problèmes de l'éducation: la multiplication des troubles comme l'hyperactivité, la culpabilisation des familles, la répression.

Nos propositions pour l'enseignement

Nous avancons plusieurs propositions qui rejoignent les intérêts de chaque acteur de l’enseignement, élèves, parents et professeurs. Nous reprenons plusieurs propositions de l'APED, l'Appel Pour une École Démocratique, mais aussi des propositions qui nous sont propres, des propositions qui nous ont été inspirées par notre réflexion mais surtout par les parents et les enfants qui fréquentent notre centre de sport. Notre réflexion s'appuie aussi sur les idées du regroupement de familles, écoles et associations luttant pour l'amélioration de l'enseignement à Molenbeek Saint-Jean : le cri. Mais aussi de l'ASBL Parents luttant contre l'échec scolaire et le décrochage scolaire. Nous pensons que les idées des professeurs progressistes comme l'APED et nos idées qui partent des intérêts des familles peuvent et doivent se rencontrer. Voici donc une liste non exhaustive de propositions visant à faire de notre enseignement, un enseignement égalitaire, un enseignement de la réussite pour tous, un enseignement qui ne mettra plus sous pression les enfants, qui ne les rendra pas malade. Un enseignement ou les professeurs auront toutes les cartes en mains pour faire au mieux leur travail. Un enseignement ou eux aussi ne seront plus malade à cause de leur condition de travail.
En fait ce sont des propositions afin que nous ayons tous l'enseignement que nous méritons: 1) refinancement de l'enseignement 2) gratuité de l'enseignement 3) un tronc commun jusqu'à 16 ans, sans redoublement 4) réduire le nombre d'élèves par classe 5) aménager le temps scolaire afin d'y intégrer le sport et la culture 6) revoir le système d'évaluation 7) intégrer les familles dans le projet éducatif de l'école 8) la question de la santé des enfants doit être prioritaire dans toutes réflexions futures sur l'école 9) stopper la médicalisation 10) la nécessité d'un syndicat écolier bien organisé.