13/12/10

Il faut oser parler du redoublement!

Chers Amis, Chers Parents,

Voici l'édito de Pierre Bouillon dans Le Soir, qui donne un résumé des résultats PISA en s'étonnant que personne n'ose parler de l'arrêt du redoublement.

L'édito
Pierre Bouillon
IL FAUT OSER PARLER DU REDOUBLEMENT
On avait fini par s'y habituer : quand les résultats Pisa sont rendus publics, c'est journée de deuil en Communauté française. Mais pas cette fois. Cette année, c'est la fête Nous avançons de 14 points en lecture. C'est un résultat appréciable.
Fête, donc ? Mais pas trop, non. Nous restons médiocres en maths et... très médiocres en sciences. Et notre école reste la star OCDE de l'inégalité sociale. Lisez bien ceci : sur les 110 écoles francophones qui ont participé au test 2009, 37 ont obtenu en lecture
un score supérieur à celui obtenu par les champions de Finlande et Corée. Et ces élèves « d'élite » ne réussissent pas à nous faire valser au-dessus de la moyenne OCDE. C'est dire que les traînards sont paumés loin, très loin,dans la cambrousse.
Notre école reste fragile, donc. Mais fut-il dérisoire, le progrès enregistré signale que les mesures prises à la fin des années 90 ou au début des années 2000 commencent à produire des effets (retenons la systématisation des épreuves externes offrant aux écoles, pour du beurre, de mesurer leurs acquis).
Pisa signale donc que nous sommes engagés dans une bonne voie. Ce n'est pas plus que ça. Ce n'est pas moins. Mais il y a encore de la route. Et des tabous à oser bousculer, madame Simonet. L'OCDE note ainsi que les pays pratiquant le plus volontiers le redoublement
(Belgique, France, Luxembourg, Portugal, Espagne) enregistrent de mauvais résultats. Et l'Université de Liège, pour ce qui nous concerne, signale que ces élèves qui ont redoublé obtiennent, à l'épreuve Pisa, des résultats à peu près aussi médiocres que le Mexique, dernier pays classé.
De ceci, il y a deux déductions possibles : 1. ces élèves, si nuls, méritaient donc de redoubler ; 2. leurs médiocres performances à Pisa montrent que le redoublement n'a absolument servi à rien.
On peut encore comprendre que les politiques, pas fous, répugnent à ouvrir un débat sur l'opportunité du redoublement (il est vrai qu'il faut sans doute éviter de « désarmer » les enseignants). Mais qui leur en voudrait de veiller, au moins, au minimum, à ce que le redoublement ne signifie pas la pure reproduction - stérile, on le voit avec Pisa -, du plat servi l'année précédente ?
La conclusion de Pierre Bouillon est saisissante, tant elle est pertinente!!!
En annexe, la littérature sur le sujet dans la presse.

Corinne, Thierry, Lucie, Carlos

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